













































Ma série L’Archipel a débuté en 2018 sur les îles du Frioul à Marseille.
Le Frioul est une sorte de microcosme, une entité vivante, minérale où la présence humaine se fait rare à certaines heures. Les îles sont d’autant plus sauvages que l’on n’y trouve ni voitures, ni écoles, ni supermarchés.
J’aime cette dualité entre la lumière électrique du village et cette nature saisissante parsemée de vestiges, grillages, roches et cactus qui prennent un tout autre visage la nuit.
Le Frioul fut un lieu de quarantaine où voyageurs et marchandises en provenance des ports venaient faire escale pour protéger le continent des maladies contagieuses comme la peste. Les traces sur le territoire me laissent imaginer ce passé chaotique, le Frioul est comme le gardien de cette mémoire obscure. Encore aujourd’hui les îles restent souvent oubliées, isolées de Marseille, d’où mes images sombres, bleues mais vibrantes à la fois. Elles évoquent l’idée d’exil, d’enfermement et de refuge.
L’archipel est pour moi comme un théâtre, un huis-clos, où je laisse aller mon imagination. Qu’ils soient hélice, arbre ou objet, les éléments semblent évoluer autour d’une vibration commune.
Les lignes et formes se détachent du réel et évoluent comme les indices d’une histoire où les repères spatio-temporels auraient disparu. On ne sait plus très bien s’il s’agit du présent ou du passé, tout est mêlé et propice à la fiction.