

































Journées inaugurales du 27 au 29 octobre 2023
Vernissage le 27 octobre à 19 h
Exposition jusqu’au 7 janvier 2024
Deauville est une ville inventée par un duc parisien, une création sortie des sables de la côte normande un peu avant 1900. Ce petit coin de villégiature inspire encore aujourd’hui nombre d’écrivains, de peintres, réalisateurs et photographes. Je le découvre hors saison.
Je m’étais imaginée une ville sous le feu des projecteurs mais, bien au contraire, c’est un espace silencieux, hors du temps qui s’offre à moi. Ici les villas sont fantaisistes, pittoresques et l’architecture me donne l’impression d’un studio de cinéma à ciel ouvert qui n’est pas sans rappeler Le Festival du cinéma américain. Les intérieurs semblent vides, les hôtels se modernisent bien qu’ils préservent l’héritage du passé. Je me demande alors où sont les traces de ce passé fastueux qui a fait la notoriété de la cité normande.
La nuit, dans un aller-retour entre la ville, la plage et la forêt, je repasse inlassablement sur les lieux fondateurs. Les Planches, la gare, le port, ou encore l’hôtel le Normandy. Mais aussi Trouville, sa jumelle. Dans cette errance, j’use le territoire, jusqu’à m’extraire du réel et entrer en résonance avec Deauville. Je l’habite, nos mémoires se rencontrent. Une lecture nouvelle du décor m’apparaît, où tout devient présence, questionnement et fantasmagorie. Dans une atmosphère lumineuse et ténue à la fois, les époques s’imbriquent, les repères se brouillent, effaçant les dates et les noms. Il ne reste plus qu’une façade, une trace architecturale, un rêve qui se consume dans l’obscurité. Des personnages apparaissent dans ce labyrinthe. Leur monde est cerné d’indices et de directions à prendre ; ils semblent se perdre et se chercher à la fois, entre leur passé révolu et ce nouvel horizon qui se profile.