La station balnéaire se vide. Le réel se fissure et révèle soudain les traces d’un vieux monde encore vibrant sous la surface. Les humains ont déserté la ville laissant place à la lumière artificielle qui fige l’atmosphère en un décor de cinéma.
Comme rescapés d’un autre siècle, les objets, les architectures, semblent défier l’uniformisation qui se profile. Témoins silencieux, ils ravivent le présent, le texturent dans une résistance immobile. Leur singularité questionne les fastes d’une utopie déjà lointaine.
La ville-cinéma rembobine son film à l’envers. Elle efface les dates, les noms, les adresses et, dans ce revival de figures du passé, elle ouvre un nouvel espace à réinventer.
Le réel et l’Histoire font volte-face.
Et, chaque nuit, le rituel recommence.